Nous ne vivons pas dans le vide. Lorsque nous parlons, les ondes sonores se réverbèrent dans l’air. Lorsqu’elles parviennent aux oreilles de l’auditeur, elles sont converties en un message dans son cerveau. Ces mots provoquent une réaction, qu’il s’agisse d’une réponse verbale, d’un mouvement corporel, ou même d’une décision d’ignorer. Lorsque nous marchons, nos pieds laissent des traces dans le sol ou sur le trottoir. Le fait de travailler a également un effet. Nous portons en nous une longue histoire de pensées, paroles et actions passées. Chacune d’entre elle provoque une réaction qui peut être immédiate ou longue à se concrétiser. Cette loi est appelée la loi du karma.
Le karma est l’histoire de toutes pensées paroles ou actions que nous avons commises et qui produisent une réaction. Si les réactions que nous avons déclenchées font désormais partie de notre destin, chacune d’entre elles a commencé par un choix dicté par le libre arbitre. Ainsi, nous avons le libre arbitre de choisir notre avenir. Cependant, ces choix entraînent des réactions qui provoquent notre destin.
Voici une anecdote d’un soldat de la Seconde Guerre mondiale. Le soldat était stationné avec sa division sur une île qui était principalement constituée d’une jungle. Les soldats s’y sentaient à l’abri des attaques ennemies, car ils pensaient que la partie adverse ne voudrait jamais entrer dans la jungle pour les attaquer. Ils pensaient que la seule voie d’attaque à craindre viendrait de la mer qui entourait l’île. La jungle était si impénétrable qu’ils étaient persuadés que l’ennemi n’oserait pas y pénétrer. Cependant, l’ennemi a pénétré dans l’épaisse et dangereuse jungle, a attaqué ses soldats et les a conquis.
Notre soldat a pu s’échapper dans la jungle et s’y cacher. Comme il était seul et que ses camarades avaient été soit tués, soit capturés, il a dû décider de ce qu’il allait faire. Il s’est assis pour réfléchir à ses options. D’une part, il avait entendu des récits sur l’endroit terrible qu’était la jungle. Bien qu’il ait été en sécurité dans son campement entouré de soldats, il ne s’est pas beaucoup inquiété des risques de la jungle. Cependant, maintenant que la sécurité de son armée avait disparu et qu’il était seul, il craignait désormais la forêt tropicale. Il avait entendu parler de lions et de tigres sauvages qui pouvaient brutalement attaquer et tuer les gens. Il s’inquiétait des serpents venimeux et des insectes dangereux qui pouvaient tuer quelqu’un avec une seule morsure. Même certaines des plantes qu’il essayait de manger pouvaient être vénéneuses et mortelles.
D’autre part, le soldat a également entendu de bonnes choses sur la jungle. Certains l’ont décrite comme un paradis tropical. Il y avait des parcelles luxuriantes d’arbres remplies de fruits et de baies à profusion. Des rivières et des sources fournissaient l’eau potable. Il pouvait utiliser le bois des arbres pour se construire une cabane, puis il pouvait vivre en paix et en solitude en subsistant grâce aux plantes que la nature lui procurait.
N’ayant aucun moyen de quitter l’île sans être lui-même tué ou capturé par l’ennemi, il a choisi de rester dans la jungle. Il a réussi à y survivre pendant neuf mois, apprenant quelles plantes étaient comestibles. Il a mis en place une protection autour de l’endroit où il est resté pour éloigner les animaux sauvages.
Au terme de ses neuf mois, enfin libre, il s’est demandé si la jungle était un endroit destiné à le détruire ou un lieu de paradis pour y vivre. Il a décidé que la jungle elle-même était un endroit neutre — ni bon ni mauvais. C’était plutôt un lieu objectif où il lui appartenait de faire l’effort de la laisser le détruire ou de travailler dans le cadre de la situation pour survivre. Il avait le choix de savoir si son expérience dans la jungle serait bonne ou mauvaise. Cela décrit les choix que nous avons quant à la manière dont nous utilisons notre libre arbitre.
Ce monde est un lieu neutre, mais il appartient aux êtres humains d’utiliser leur libre arbitre pour en faire une expérience positive ou négative. Nous avons la liberté de choisir notre avenir. Dès notre naissance, nous commençons à faire des choix. Voulons-nous prendre tous les chocolats des autres enfants de l’école maternelle ou les partager? Voulons-nous être méchants ou amicaux avec nos petits frères et sœurs? Écoutons-nous nos parents qui nous disent de ne pas toucher au poêle chaud ou le faisons-nous quand même et nous brûlons? Des choix se présentent à nous à chaque étape de notre vie. Si nous choisissons de prendre les chocolats de nos camarades de classe, la réaction nous reviendra forcément. Nous pouvons découvrir qu’ils nous prennent quelque chose sans notre permission. Si nous sommes méchants avec nos frères et sœurs, nous pouvons nous attendre à une réaction par laquelle ils font quelque chose qui nous met dans le pétrin. Si nous touchons le poêle chaud, nos mains seront brûlées. Certaines de ces réactions peuvent se produire instantanément, tandis que d’autres s’étalent sur des jours, des semaines, des mois, voire des années.
Certaines réactions peuvent survenir dans le futur. Les saints qui ont présenté la loi karmique — quoi que nous fassions dans cette vie dictera ce que nous devons récolter à l’avenir. — Ce qui nous arrive aujourd’hui est le résultat de ce que nous avons fait dans le passé.
Le point important à retenir est que nous avons la liberté de choisir notre avenir. Si nous savons qu’il va y avoir une réaction, alors nous devons choisir judicieusement. Si nous savons qu’en faisant « x », donnera « y ». Nous avons la liberté de choisir ou non le « x ».
Comment connaitre les meilleurs choix à faire? Des principes éthiques de base régissent la vie dans ce monde physique et sont similaires pour toutes les cultures. Ils se résument, dans leur forme la plus simple, à faire aux autres ce que nous voulons que les autres nous fassent. Si nous voulons que les autres soient bons pour nous, nous devons les traiter avec bonté. Si nous maltraitons les autres, alors cela nous reviendra naturellement.
Pour éviter d’ajouter des conséquences négatives à nos actions, les saints nous conseillent une vie de non-violence, d’humilité, d’amour pour tous et de service désintéressé. Ils partagent également les avantages d’un régime végétarien où nous mangeons des aliments à base de plantes au lieu d’enlever la vie à toute créature, car cela entraîne des réactions karmiques qui doivent être payées.
Pour nous aider à éviter d’ajouter plus de karma à notre réserve, les saints conseillent de s’asseoir en méditation sur la Lumière et le Son intérieurs. Le temps passé absorbé dans le souvenir de Dieu et la communion avec la Lumière et le Son intérieurs est un temps pendant lequel nous n’encourrons pas d’autres karmas. Pendant cette activité libre de karma, nous ne créons aucune nouvelle réaction à payer, qu’elle soit bonne ou mauvaise. Décider de ne pas créer de karma est un choix dont nous avons la liberté de faire.
Quelles sont les activités sans karma dans lesquelles nous pouvons nous engager ? On médite sur la Lumière et le Son intérieurs. Lorsque nous méditons avec précision, nous ne faisons aucune action, ne prononçons aucune parole à haute voix et n’avons aucune pensée. Nous sommes assis dans le calme et l’immobilité. Ainsi, ce temps n’est pas passé à accumuler plus de karma qui doit être payé. L’essentiel est de ne pas avoir de pensées pendant la méditation qui peuvent entraîner un karma. Si nous disons que nous méditons, mais que nous avons des pensées critiques et négatives sur les autres, nous créons du karma.
Une autre activité qui nous évite d’avoir à subir le karma est le service désintéressé. Cela signifie que nous aidons les autres sans vouloir de gains pour nous-mêmes. Tout en servant, notre attention se porte sur Dieu. Tous les fruits de notre service désintéressé sont transmis à Dieu, ainsi nous ne collectons donc pas de karma pour nous-mêmes. Lorsque nous faisons le service, nous travaillons comme un humble instrument au nom de Dieu. De cette façon, le temps passé au service désintéressé n’accumule pas un nouveau karma. C’est un autre choix que nous avons la liberté de faire.
Enfin, en absorbant notre attention dans le satsang ou le discours spirituel d’un saint ou en étant en présence d’un saint, nous recevons un rayonnement élévateur qui maintient notre attention sur Dieu. Que ce soit en sa présence physique directe ou lors d’un rassemblement spirituel à distance où nous recevons son attention chargée, tant que nous ne commettons pas de pensées, de paroles ou d’actes négatifs et que nous restons absorbés en Dieu, nous sommes exempts de karma. C’est également un choix que nous sommes libres de faire.
Comme le soldat du récit l’a appris, la vie est neutre. C’est à nous, par notre liberté de choix, de faire un effort pour ne pas ajouter à notre karma ou de rester libre de tout karma. Nous créons notre propre destin.
Nous avons également une autre occasion de choisir notre avenir. Le 22 avril est la Journée de la Terre. Cette fête a commencé en 1970 et est célébrée par un milliard de personnes dans les pays du monde entier. Nous choisissons spirituellement notre propre avenir, mais nous choisissons aussi collectivement l’avenir de cette planète et ce qui se passera pour les générations à venir.
Si cette planète fait partie de l’univers physique, elle est aussi un théâtre dans lequel les âmes peuvent venir apprendre à se reconnecter avec Dieu. C’est un lieu où nous pouvons rencontrer un Maître spirituel, apprendre à méditer et entreprendre le voyage spirituel pour nous unir au Divin. En vivant ici, nous voulons nous assurer que la qualité de vie pour nous-mêmes, notre famille et le monde, tant maintenant que pour les générations à venir, nous permette de mener une vie saine. Nous voulons disposer de ressources suffisantes pour notre subsistance. En même temps, nous pouvons consacrer du temps à la méditation et à la spiritualité. Un monde bouleversé par les catastrophes environnementales causées par l’homme rend cela difficile.
Une partie de la spiritualité consiste à donner et à servir les autres. Nous avons la responsabilité de donner aux autres et à la planète. La Terre fait partie de la création de Dieu. Dieu brille dans chaque atome de toute la création, y compris cette planète. Sant Darshan Singh Ji Maharaj déclare dans un vers:
« Chaque grain de sable dans le désert est un miroir;
Au milieu de vos reflets infinis, vos amants fous sont perdus. »
Dieu est en tout et nous a fourni les ressources qui nous permettent de vivre. Nous devons nous souvenir des dons que la Terre offre à toute vie et les protéger, les conserver et en prendre soin. Avec une population mondiale de sept milliards d’habitants et des millions d’espèces de vie, les ressources limitées que sont l’air, l’eau, les plantes, le sol et les minéraux doivent leur permettre à tous, non seulement au cours de ce siècle, mais aussi pour les générations à venir. Prendre soin de la terre signifie que nous ne pensons pas seulement à nous-mêmes, mais que nous élargissons notre esprit, notre cœur et notre âme pour considérer notre planète et toutes les formes de vie qui l’habitent. Cela signifie qu’il faut freiner notre ego et ouvrir nos cœurs dans un esprit d’humilité, de compassion, d’altruisme et de gratitude.
Alors que la terre offre des dons qui permettent de maintenir la vie de tous les êtres humains, les animaux et les plantes chaque jour de l’année, il est étrange que nous ne devions consacrer qu’une seule journée à penser à ce que la terre nous offre. Ce jour a été choisi pour réfléchir à l’état de notre planète parce qu’elle est en péril. C’est une tentative de réveiller la conscience de l’humanité sur le fait que nous avons mis notre planète en danger et qu’en tant que sous-produit, nous mettons notre propre vie en danger.
La Terre est en grave danger, car, depuis un siècle, nous avons pris plus à la planète que nous ne lui rendons. Nous sommes en déséquilibre avec la nature. La relation entre l’humanité et l’environnement est une relation symbiotique dans laquelle les deux dépendent l’un de l’autre. Pourtant, malheureusement, en tant que civilisation, nous avons prélevé sur les ressources de la terre sans lui rendre ce dont elle a besoin pour être maintenue.
Pour lire la suite: Jour de la Terre (2)