Robinson

Robinson Crusoe découvre la protection de Dieu,
par Mark E. Young

Un récit d’aventures raconté par Daniel de Foe

Mon nom est Robinson Crusoe et mon histoire se passe au XVIIe siècle, du temps où les colons anglais vivaient aux États-Unis. Je suis né en Angleterre dans une famille suffisamment fortunée pour avoir les moyens de m’envoyer à l’école afin que j’y apprenne un métier. Mais j’étais têtu et obstiné et avais toujours souhaité devenir marin sur l’un des grands navires. Aussi, à l’insu de mon père, je me suis enfui de la maison et ai trouvé un travail sur un bateau en partance pour l’Afrique.

Après un mois de navigation, le navire a été attaqué par des pirates qui m’ont vendu comme esclave. Toutefois j’ai réussi à m’évader et en passant par de nombreuses et périlleuses aventures, ai pu reprendre mon voyage vers l’Afrique en m’embarquant sur un autre navire. Le capitaine était un homme bon. Il m’a emmené avec lui au Brésil et en Amérique du Sud. Là, j’ai travaillé dur et avec de l’argent prêté par le capitaine j’ai pu démarrer une plantation, cultivant et récoltant une grande variété de cultures.

Je me suis enfui de la maison et ai trouvé un travail sur un bateau en partance pour l’Afrique, pas une seule fois j’ai remercié Dieu de m’avoir sauvé des pirates ou du marchand d’esclaves, ou de m’avoir aidé à rencontrer le gentil capitaine.
Ma plantation dans le Nouveau Monde a tout de suite été un succès. Cependant ma vie sur ma ferme au Brésil devenait trop calme. Le souvenir de mes parents restés en Angleterre hantait mes pensées et tout cela augmentait mon insatisfaction. J’ai alors décidé de partir pour les îles Caraïbes afin de faire du commerce avec les indigènes et de m’enrichir avec les bénéfices. J’ai décidé de partir sur-le-champ, bien que l’automne ne soit pas la meilleure saison pour naviguer, le mauvais temps rendant l’aventure très dangereuse.

L’équipage du navire se composait en me comptant, de sept marins et le capitaine. Alors que nous étions presque arrivés à destination, une tempête s’est levée et le ciel est devenu noir. Nous nous sommes battus durant plusieurs jours pour maintenir le navire à flots. Finalement, une nuit, nous avons heurté les fonds marins peu profonds et le navire a échoué sur un banc de sable.

Pendant un laps de temps nous avons pensé être hors de danger, quand soudain, une rafale a soufflé si fort que la voile s’est retournée et que nous avons été projetés par-dessus bord, dans une mer en furie. Puis j’ai réalisé que je nageais au milieu de grosses vagues m’encerclant de toutes parts. Je suis parvenu malgré cela je ne sais comment à regagner la terre ferme. Je m’étais presque noyé. J’ai regardé aux alentours à la recherche de mes amis, mais aucun n’avait survécu. Cette nuit-là, j’ai dormi dans un arbre afin de me protéger d’éventuels animaux sauvages.

Le lendemain matin, la tempête s’étant arrêtée, j’ai contemplé la mer calme. Le navire était toujours immobilisé sur son banc de sable. J’ai nagé jusqu’à lui, mais n’ai trouvé personne à bord. J’ai fabriqué un radeau avec le bois du pont et ai passé quantité de jours à transporter à terre les objets trouvés sur le navire. J’ai pris une longue-vue, des chemises, des outils et cordages. J’ai même pris la voile du navire pour en faire une tente que j’ai montée près d’une caverne bien sèche, creusée dans le rocher. Pour moi, elle était « mon château ».

Un jour, en ouvrant une boîte trouvée sur le navire, j’ai découvert qu’elle était remplie de pièces d’or et d’argent. J’aurais aimé tout échanger pour quelques graines de potiron et des pommes de terre. Je m’inquiétais, car il ne me restait que peu de nourriture venant du navire. Qu’allais-je manger lorsque les réserves seraient épuisées? Toutes les plantes de l’île m’étaient inconnues. Je me sentais bien seul et déprimé, et commençais à penser que j’étais la personne la plus infortunée du monde. J’ai alors passé beaucoup de temps à pleurer et à m’apitoyer sur mon sort.

Peu de temps après mon arrivée sur l’île, en m’aventurant loin de mon château, j’ai découvert avec joie, quantité de vignes sauvages. J’ai décidé de cueillir des grappes pour en faire des raisins secs. Mes pensées des futures cueillettes ont été interrompues par un bruit de fuite dans les fourrés, comme provenant d’un animal sauvage. Je me suis couché derrière un arbre, quand j’ai finalement aperçu quelque chose. Je l’ai immédiatement reconnu : c’était un chien de berger. Nous étions les seuls survivants du naufrage. Il était aussi heureux de me voir que je l’étais d’avoir un compagnon sur l’île!

Un jour que nous étions assit près du feu mon chien et moi, j’ai remarqué des plantes qui poussaient près de ma tente. En examinant attentivement, j’ai constaté que c’était des pousses de maïs et d’orge.

― Comment cela se fait-il? me suis-je dit, ces plantes ne poussent pas dans cette partie du monde!

J’ai réalisé que c’était le produit des graines tombées du fond d’un sac lorsque je l’avais vidé au même endroit. J’ai alors commencé à penser que d’une manière ou d’une autre, Dieu m’aidait. Car avec ces graines, je pourrais faire du pain et ainsi rester en vie et en bonne santé. Plus tard, dans la nuit, en passant en revue mes trésors ramenés du navire, j’ai trouvé une copie des Saintes Écritures et je l’ai ouverte. Bien que je n’ai jamais tellement pensé à Dieu, je l’ai tout de même lue. Là, sur la première page que j’ai feuilletée, j’ai lu ces quelques mots : « En vérité, il en est ainsi, Je suis toujours avec vous ».

Ces lignes ont commencé à me faire réfléchir à tout ce qui m’était arrivé depuis ma capture comme esclave jusqu’à ma rencontre avec le capitaine et mon sauvetage. J’ai pensé au naufrage et comment je vis bien avec l’aide des outils, de la nourriture et maintenant, un chien comme compagnon. J’ai aussi commencé à penser à ce qui aurait pu m’arriver à la place de tous ces bienfaits : j’aurais pu me noyer, être affamé, rester en esclavage. À ce moment-là, j’ai alors senti des larmes remplir mes yeux. J’ai pris conscience que Dieu m’avait toujours protégé et qu’il prendrait toujours soin de moi. Je n’avais rien à craindre.

J’étais insatisfait en Angleterre et au Brésil alors que ces séjours auraient pu être très agréables. Il a fallu que je subisse un naufrage pour être en mesure de voir la main de Dieu. Je ne me suis plus jamais senti déprimé, car j’étais sûr qu’Il veillait toujours sur moi. Quoique je sois resté 26 ans sur l’île, je ne m’y suis jamais senti seul.